A l’occasion de la finale France du Best of Belron® (BOB) 2019, le championnat du monde de remplacement de pare-brise les 18 et 19 septembre, Eric Blaizeau, responsable du pôle mécanique et électronique du CESVI, anime une conférence sur l’avenir de la réparation et les ADAS. Nous l’avons rencontré.
Pouvez-vous nous présenter le CESVI France ?
CESVI France est un centre de recherche et de formation sur la réparation automobile créé en avril 1999. Que ce soit en France sous l’actionnariat de COVEA ou à l’étranger via l’association internationale RCAR, nous balayons tous les champs de la réparation automobile (Formation, Consulting, Tests d’équipements, labellisations, Recherche et veille technologique, Tests véhicules (sur piste, crashs)).
Nous sommes 28 employés, dont 17 techniciens, ces derniers étant tous ou presque formateurs au sein de notre technocentre.
Quelle sont vos activités ?
Pour les assurances, nous avons d’abord une mission de tarification : nous étudions l’impact des nouvelles technologies sur le coût de réparation des nouveaux véhicules, grâce à notre expertise en accidentologie, aux crashs tests et essais des ADAS. Parallèlement, nous travaillons aussi pour l’ensemble des réparateurs et experts automobiles. Nous leurs donnons ainsi accès à une base de données avec plus de 4 000 documents techniques où ils peuvent trouver nos qualifications de nouveaux produits et accessoires de réparation, des méthodes et des fiches véhicules.
Dernière corde à notre arc, la formation à la réparation (électronique, carrosserie, mécanique, peinture, dépannage). Nous formons plus de 1 500 personnes par an. Par exemple, nous avons accompagné CARGLASS® en formant tous ses ateliers au calibrage des caméras ADAS* en 2018.
Quel est l’impact des aides à la conduite (ADAS) sur l’entretien et la réparation automobile ?
Un impact certain, puisqu’à l’horizon 2022, tous les nouveaux modèles de véhicules sortant de chez un constructeur devront être équipés de l’aide au freinage d’urgence et d’un dispositif de suivi de ligne (donc de caméras installées sur les pare-brise). En 2024, 100 % des véhicules neufs seront équipés de ces dispositifs ADAS.
Des équipements innovants auxquels les réparateurs devront s’adapter : dans le cadre d’un remplacement de pare-brise par exemple, il faudra à chaque fois effectuer un calibrage ou un recalibrage de la caméra. Une opération plus longue et plus technique.
Le métier de réparateur devient-il donc plus complexe ?
Disons qu’il évolue car qui dit ADAS dit nouvelles technologies, nouvelles méthodes de réparations et donc nouvelles expertises.
Mais cela ne doit pas faire peur pour autant car ces nouveaux savoir-faire sont accessibles à tout réparateur à condition évidemment d’être bien formé. Il est nécessaire de mettre en place davantage de pédagogie pour faire tomber les idées reçues. Nous organisons des journées d’information et de simulations et formons les réparateurs aux ADAS. Nous les accompagnons dans leur montée en compétence.
Quelle est votre vision de la réparation de demain ?
La transformation à laquelle nous assistons en ce moment n’est qu’un début. Demain, avec le développement de voitures encore plus « intelligentes » puis autonomes, les ADAS vont se multiplier. Il y aura une caméra, mais aussi plus de capteurs (Lidar, radars), des technologies liées à l’éclairage, etc. Bientôt, lorsqu’un technicien vitrage changera un pare-brise, outre le calibrage de la caméra, il lui faudra régler ces différents capteurs, agir sur les phares, etc. Un challenge pour le métier de la réparation mais aussi une occasion de l’enrichir. Nous serons là pour accompagner les réparateurs tant d’un point de vue matériel que d’un point de vue formation.
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*ADAS : Advanced driver-assistance systèmes ou systèmes d’aide à la conduite