Réseau Envie : formation, recyclage et emploi, le trio gagnant

Le réseau ENVIE, c’est 35 ans d’existence, et un statut de leader européen de la réutilisation des Equipements Electriques et Electroniques (EEE). Spécialiste de la réparation responsable et acteur incontournable depuis 1984 de l’insertion professionnelle et de l’emploi solidaire, ENVIE nous raconte sa belle histoire humaine et engagée.
« C’est Martin Spitz qui ouvre la première structure à Strasbourg en 1984 », nous explique Julien Auzarel, directeur de l’association Envie Gironde. « Alors qu’Emmaüs était confronté à des problèmes de qualité et de garantie sur l’électroménager mis à disposition des familles modestes, le réseau ENVIE s’est créé dans le but de faciliter la réparation de ces équipements, mais aussi de contribuer à l’insertion professionnelle des personnes en charge de cette réparation ». L’ADN d’ENVIE s’articule autour de trois piliers : l’emploi, la protection de l’environnement et le développement économique. Création d’emplois, accompagnement, vente de produits pour les plus démunis, « nous agissons pour une société équitable qui reconnaît, respecte et donne sa place à l’individu ».

L’insertion par la réparation d’appareils électroménagers

ENVIE aujourd’hui, c’est un réseau de 50 entreprises d’insertion en France, spécialisé dans les activités liées aux déchets (réparation, recyclage, traitement, réemploi). « Depuis 2006 et l’entrée en vigueur de la directive européenne sur les DEEE (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques), nous avons développé notre expertise sur ce marché. Aujourd’hui, 1/3 des DEEE sont collectés en France par ENVIE », précise le directeur de l’association de la région Gironde. Une activité assurée par les 2 500 employés répartis sur le territoire (2 000 contrats à durée déterminée d’insertion, 500 accompagnateurs et formateurs professionnels).

Les personnes en contrats d’insertion (pour beaucoup peu diplômées, des immigrés, etc.) sont aidées et formées aux différents métiers (collecte, tri, rénovation, aussi la vente), puis accompagnées au quotidien sur des problématiques d’ordre personnel (aide à la réorientation professionnelle après un accident ou problème de santé par exemple), financier (aide pour passer le permis par exemple) ou psychologique (comment revenir dans la vie active après avoir vécu dans la rue…). « L’inclusion doit être au cœur des entreprises responsables comme les nôtres ! » insiste Julien. Leur contrat ENVIE leur permet de remettre le pied à l’étrier et de se réinsérer professionnellement, dans le secteur de la rénovation et du recyclage.

Des partenaires responsables pour se développer

Chaque année, parmi les 150 000 tonnes de DEEE collectées, 100 000 sont dépolluées puis utilisées comme matières premières, 50 000 sont revendues après réparation. « Nous rénovons et revendons environ 96 000 appareils par an, grâce à nos nombreux fournisseurs ». Car, oui, les DEEE collectés proviennent de nombreux partenaires, engagés eux-aussi dans le développement durable et responsable. « Emmaüs, Darty, Whirlpool, ou encore Cdiscount, nous donnent des équipements à réparer. Ensuite, les produits que nous rénovons (du réfrigérateur à la machine à café, par exemple) sont revendus à petits prix, en priorité aux plus démunis. Néanmoins, nous acceptons tout le monde : de bonnes ventes légitiment notre expertise et la qualité de nos produits, ce qui finance la création de nouveaux centres ou l’embauche de nouveaux encadrants ».

Cette association d’acteurs du recyclage et de la réparation a permis au réseau ENVIE de faire embaucher 87 % de ses contrats aidés en 2018. « La Direction pour l’Emploi nous demande un minimum de 60 % d’insertion. Depuis des années, nous remplissons largement cet objectif ». Et Julien Auzarel ne cache pas son envie, et celle du réseau, de poursuivre son développement : « Dans mon centre de Gironde, main dans la main avec 6 encadrants, nous accompagnons 25 personnes. Si l’activité grandit, grâce à de nouveaux fournisseurs par exemple, nous continuerons d’ouvrir des centres et de favoriser l’emploi ».

Des ambitions qui passent par de nouvelles compétences (l’association cherche à entrer sur le marché de la mobilité verte, avec la rénovation de trottinettes et de vélos électriques par exemple) mais aussi par une communication plus accentuée : « Depuis 2 ans, CARGLASS® nous invite à son évènement ‘Repair Days’. Nous sommes ravis de pouvoir y animer des ateliers et de mettre en avant nos produits et notre savoir-faire. Grâce à eux, nous avons une véritable vitrine, susceptible, je l’espère, d’attirer de nouveaux fournisseurs et partenaires », conclut Julien Auzarel.

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