Réparer, l’acte citoyen pour moins jeter

L’écran de mon téléphone est brisé, mon vélo est cassé, je les répare ou les remplace ? Découvrez comment adopter un comportement plus responsable grâce à la réparation.

« Certes, si l’on regarde derrière nous, pendant plusieurs décennies le jetable a régné en maître », déclare Céline Coulibre-Duménil, Directrice du Développement Responsable chez CARGLASS®. En effet, le prix des produits neufs n’a fait que diminuer. Il semblait donc plus simple, voire plus naturel, de remplacer plutôt que de réparer. « Mais parmi ces objets, seule l’automobile, dont le prix implique une certaine réflexion, a réellement fait exception ». A ce titre, le secteur a dû développer un réseau de réparateurs et une logistique des pièces de rechanges efficaces.

Adieu le rachat systématique

Aujourd’hui, la tendance va au-delà du recyclage. Donner une deuxième vie à un objet s’inscrit dans une démarche éco-responsable : la réparation a un impact environnemental moindre, tant en termes d’utilisation d’énergie et de matières premières que de transport. Avec l’aide d’un bricoleur chevronné, apprendre à effectuer les réparations les plus courantes devient un réflexe. Et si vous n’avez pas d’amis bricoleurs, les associations et structures dédiées se multiplient.

A l’instar du réseau européen Repair Café, qui récupère petits appareils électroménagers, vêtements, objets informatiques et les répare pour permettre le rachat à bas prix. De la même manière, les entreprises ENVIE remettent sur le marché des appareils rénovés. Dans le secteur automobile, ont le vent en poupe. Ces associations réparent ou remplacent les pièces d’un véhicule à bas prix, pour les personnes dans l’impossibilité de s’offrir les services d’un garage classique.

La réparation : nouvelle tendance pour consommer durable

Une étude CARGLASS® confirme cette tendance. Elle montre que 85 % des Français préfèrent réparer leurs objets plutôt que de les remplacer et qu’ils sont 82 % à penser que remplacer va leur coûter plus cher. Ils estiment même précisément – à 300 € – l’économie qu’ils pourraient réaliser annuellement si… ils connaissaient un réparateur près de chez eux. Au-delà de l’effet de mode, la réparation responsable devient un phénomène durable qui révèle un véritable engagement.

Démocratiser un état d’esprit de « consommation durable » passe aussi par le progrès technologique. « Dans les années à venir, la réparation sera porteuse de nombreuses innovations, et pas seulement techniques ». Céline Coulibre-Duménil pense notamment aux produits qui intégreront une logique de développement durable dès leur conception et intégreront la possibilité, au-delà de la réparation, d’évoluer. Mais nous pourrions aussi évoquer les nouveaux modèles d’affaires, les nouvelles organisations du travail ou encore les nouveaux types de partenariats, sociaux et solidaires. Si l’on reprend l’exemple des associations citées plus haut, elles ont en commun le fait d’être spécialisées, en plus du « recyclage », dans la réinsertion.

Avec ses vertus économiques, environnementales et sociales, la réparation apparaît comme une réponse pertinente aux questions que posent nos modes de vies actuels. « L’histoire économique l’a prouvé : le besoin ou l’envie ne suffisent pas à créer un marché, il faut que l’imagination et l’utilité sociale s’en mêlent. Elle a commencé à le faire », conclut Céline Coulibre-Duménil. Alors, avez-vous quelque chose à réparer aujourd’hui ?

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Retrouvez les Repair Days 2019 de Bordeaux en vidéo :

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