D’après le bilan provisoire de la sécurité routière, le nombre de personnes ayant perdu la vie sur la route est en baisse de 9% par rapport à 2019. Malgré ce chiffre significativement en baisse, l’Association Prévention routière s’inquiète de la dégradation de la sécurité des usagers les plus vulnérables comme les cyclistes, les utilisateurs de trottinettes électriques et les jeunes de moins de 18 ans.
Sensibiliser les Français aux dangers de la route demeure aujourd’hui l’un des principaux moyens de prévenir les accidents. Et parmi les nombreux acteurs qui contribuent à cette démarche responsable, l’Association Prévention Routière constitue l’un des leaders de ce combat grâce à des campagnes et des formations nationales, comme l’explique Anne Lavaud, Déléguée générale.
Créée en 1949, l’Association Prévention Routière (APR) multiplie depuis plus de 70 ans les actions pour sensibiliser les citoyens à la sécurité routière. « Née de l’initiative des assureurs et des professionnels du secteur automobile, l’APR s’est donnée comme mission de réduire le nombre de morts sur les routes et faire des jeunes générations de futurs conducteurs vigilants et responsables », explique Anne Lavaud. Et le combat a été long : jusqu’en 1972, ce nombre n’a cessé d’augmenter, avec un pic à 18 000 décès pour cette année-là. « A partir de cette date, le Gouvernement a commencé à mettre en place des mesures pour lutter contre ce tragique statu quo : obligation du port de la ceinture en 1973, limitation de la vitesse en 1974, port du casque obligatoire, etc. ».
Alcool et vitesse comme principaux facteurs d’accidents
En 2018, la baisse de la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes nationales a permis de faire baisser le nombre de décès en France métropolitaine à 3 248, soit une baisse de 6% par rapport à 2017. « Globalement, la France se place dans la moyenne européenne en termes d’accidentalité routière. Cependant, on constate que certaines zones sont plus touchées par les accidents ». Ainsi, Paris, qui est souvent perçue comme une ville dangereuse pour les automobilistes (bus, piétons, cyclistes, stress), est en réalité une des villes les moins à risques avec « seulement » 19 tués par million d’habitant. D’autres départements, comme l’Orne, le Jura ou le Cantal dépassent, quant à eux, les 100 tués par million d’habitants, soit cinq fois plus que dans les grandes villes. « Les routes que l’on connaît et que l’on emprunte quotidiennement créent un sentiment de sur-confiance. Les automobilistes sont moins concentrés et c’est comme ça que les accidents se produisent ». La vitesse constitue la principale cause des accidents de la route, suivie de la consommation d’alcool et de stupéfiants, et de l’inattention ou la somnolence (1ère cause sur autoroute). « Les hommes représentent la majorité des victimes (80 %), tandis que les seniors sont les piétons les plus à risque ». Face à cet état des lieux, l’Association Prévention Routière est en première ligne.
Des campagnes de sensibilisation menées sur le terrain
« Nous effectuons près de 30 000 actions par an. Il s’agit principalement de journées d’intervention dans les écoles et les entreprises ». En 2018, ce sont plus de 800 000 enfants qui ont été sensibilisés par les 1 000 bénévoles de l’Association, tous formés à l’utilisation d’outils ludiques. « Nous essayons d’éviter le format conférence pour privilégier des activités participatives. Nous proposons par exemple un quiz reprenant les codes de l’émission Question Pour Un Champion, ou encore un escape game pour les collégiens. Depuis peu, nous faisons également appel à la réalité augmentée et virtuelle ». Pour être au plus proche des territoires, l’APR dispose de comités régionaux. A l’occasion des fêtes de fin d’année, les équipes se mobilisent également dans le cadre d’une campagne nationale autour du « retour de soirée ». Une mission essentielle de santé publique comme l’explique Anne Lavaud : « Si l’on cesse de diffuser ce message au quotidien, alors les gens oublieront les risques de la route. L’APR peut compter sur le soutien financier de nombreux partenaires comme CARGLASS© qui partage avec nous une réelle volonté sociale de mener ce combat ». Et les nouvelles technologies embarquées dans les véhicules ont également leur rôle à jouer estime Anne Lavaud. « L’aide à la conduite est un outil qui peut s’avérer très efficace. Il faut cependant que les automobilistes y soient formés au plus tôt. La prévention routière est une démarche collective à laquelle chacun doit participer ».